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Lazare, à l’entrée de la Semaine Sainte

Liturgiquement, la Semaine Sainte commence la veille du dimanche des Rameaux, c’est le Samedi de Lazare. Souvenez-vous : le Christ avait à Béthanie une famille amie auprès de laquelle il aimait aller se reposer. Dans cette famille, il y avait deux sœurs, Marthe et Marie, et un frère, Lazare. Or, il arrive que Lazare meure, il est déposé au tombeau. Jésus arrive à ce moment à Béthanie, et, en larmes, les sœurs lui disent : « Si tu avais été ici, Maître, notre frère ne serait pas mort ». Alors celui qui, comme Dieu, est le maître de la vie et de la mort, frémit comme un homme et ne retient pas ses sanglots. Et les juifs qui l’entouraient disent : « Voyez comme il l’aimait ». Puis il ressuscite Lazare, comme il avait guéri parmi le peuple toute maladie et toute langueur qui lui étaient présentées.

Ces sanglots du Seigneur sont pour nous une immense leçon, la leçon de l’humanité du Christ. Le Christ, Dieu et homme, peut pleurer. Le Christ, Dieu et homme, peut frémir d’angoisse devant la mort. Souvenez-vous, au jardin de Gethsémani : « Père, que ce calice s’éloigne de moi ». Le Christ peut ressentir presque du désespoir. Au Golgotha : « Père pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Voilà pourquoi ce Dieu, notre Seigneur, Dieu et homme, est aussi le frère des hommes. C’est pourquoi il convient que nous sachions qu’au plus profond de nos larmes, de notre angoisse et de notre désespoir, Il est présent et qu’il demeure notre frère parce que Lui, au moins peut comprendre.

Il ne faut pas avoir honte de nos propres larmes, de notre propre souffrance, de notre propre désespoir, et même de notre propre péché. Relisons l’Évangile : c’est à partir de leur misère, de leur pauvreté, de leur infirmité, que l’aveugle-né, le paralytique, Marie-Madeleine et la Samaritaine, cette marginale, c’est à partir de cela qu’ils ont rencontré le Christ. Quelle leçon pour nous lorsqu’à la souffrance de nos frères nous ajoutons l’injure, le mépris, le jugement, la condamnation humaine, l’humiliation ou tout simplement l’absence.

Père Gabriel Henry (+)

Le père Gabriel Henry (1923-1988) a été ordonné prêtre à la paroisse Notre-Dame Joie-des-Affligés à Paris en 1968 et a aussi beaucoup aidé au développement des paroisses dans l’ouest de la France. Il a terminé sa vie de service auprès des malades et des démunis, rattaché à la Métropole de France.

Source : Texte publié initialement dans l’ouvrage « Foi de Prêtre », éditions Omorfia 1996.

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