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Nous avons vu le Seigneur

Le soir du jour de la Résurrection, le Seigneur est apparu à ses disciples. Thomas n’était pas avec eux. A son retour à la chambre haute, ils lui dirent : Nous avons vu le Seigneur. Cela c’est la plus grande joie. Mais Thomas dit : Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous la marque des clous, et si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous et si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous et ma main dans son côté, je ne croirai pas.

Thomas voulait comprendre. Il semblait dire aux autres disciples : qui vous a dit que la vision que vous avez vue aujourd’hui est le Maître qui a été crucifié ? Pour cela j’insiste pour voir la marque des clous sur le corps du Seigneur.

Huit jours après la première vision Jésus entra chez eux les portes étant closes, il se tint au milieu et dit : Paix à vous. Puis il dit à Thomas : Porte ton doigt ici et voici mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté.

Thomas est le plus grand témoin parce qu’il a prouvé quelque chose d’unique : que celui qui est apparu aux disciples est celui-là même qui a été crucifié. Le doute a été utile pour que nous croyions nous. Nous sommes devant une résurrection réelle, devant une continuité du corps crucifié au corps ressuscité.

Si nous passons de cette scène à un examen personnel, nous trouvons que la vie est mélange de joie et de tristesse, de santé et de maladie et ce au niveau de chaque individu. Au niveau de la vie de l’Église dans chaque paroisse, dans chaque diocèse et dans le monde. Partout il y a lumière et ténèbres, dur travail et consolations. Nous voyons des personnes croître en Christ et leur cœur se renouvelle. D’autres nous choquent et nous déçoivent. Nous dépassons la déception par l’espérance, l’insulte par le pardon, l’ennui par la persévérance.

La foi exige que chacun dépasse son obstination, son repli sur lui-même, d’être cramponné à ses idées. Rien ne tue comme le durcissement des opinions qui nous fait refuser l’autre. Rien n’est essentiel pour nous comme de croire que nous sommes de passage ici-bas et que personne n’est irremplaçable ni dans sa vie ni dans sa mort ; la terre continuera de tourner autour du soleil, les plantes continueront à pousser, les animaux à vivre et les êtres humains à s’élever.

Rien n’est essentiel comme d’accepter les autres avec leurs blessures, leurs défauts, leur beauté et leur chute. Rien n’est aussi important que d’admettre aux autres leur droit à la différence. Rien n’est aussi important que l’amour. L’amour est la résurrection continue. Seul l’amour rend possible la communion à la Parole du Seigneur, à son Corps et à son Sang, et la communion au frère dans son mystère.

Aimer c’est étendre le Christ en soi et aux autres. Et si Jésus entre en eux « les portes d’eux-mêmes étant closes » il brisera les portes et habitera en eux par l’Esprit Saint.

L’effort que le Seigneur nous demande de fournir au temps de la Résurrection c’est qu’il n’y ait plus de foyers de haine, de tension ou de rancune qui causent la ruine d’un diocèse. Notre diocèse n’est pas entièrement ressuscité avec le Christ. Il y a des fractures dans certaines paroisses, là où nous ne nous acceptons pas les uns les autres. La fracture peut être réduite si certains sont relevés par l’amour. Quand viendra notre consolation par la réconciliation générale, l’un des attributs du Christ étant la paix ?

Métropolite Georges Khodr

Mgr Georges Khodr, né en 1923, évêque émérite du Mont-Liban, est une voix majeure du christianisme au Moyen-Orient. Théologien renommé, engagé dans la vie de son pays, il fut l’un des fondateurs du Mouvement de Jeunesse Orthodoxe (MJO) au Liban.

Texte initialement publié le 18 avril 1999, éditorial de Raiati, Traduit de l’arabe.

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