La Mère de Dieu est notre exemple en tout, dans Sa vie sur terre comme Son passage dans l’éternité.
Dans les Évangiles, on parle peu d’elle. Sa vie est voilée par un silence sacré. Mais son Magnificat est d’une telle force, il est prophétique par excellence !
La parole clé en est la suivante : “Il a regardé l’humilité de sa servante » (Lc 1, 48). La Mère de Dieu a vécu d’une façon tellement humble et simple. On ne parle pas d’elle dans les moments les plus glorieux de son Fils, peut-être est-elle présente, mais peut-être elle est quelque part ailleurs en train de servir, en train de préparer ce qui est nécessaire à la vie quotidienne de Son Fils et de Ses disciples nombreux.
Sa vie terrestre fut une vie dans l’obscurité, une vie cachée. Avant même que le Christ prononce Ses commandements, par exemple, qu’il ne faut pas montrer nos bonnes ouvres, mais faire tout en secret, pour que notre gauche ne sache pas ce que fait notre droite, tous ces commandements de discrétion et d’humilité, elle les accomplissait naturellement, car elle était pleine du Saint-Esprit.
La Mère de Dieu constitue les prémices de l’humanité, la première dans le chœur des Saints. C’est elle qui a frayé le nouveau chemin, et c’est elle qui a transformé la mort en Rencontre avec notre Seigneur Jésus-Christ. Lors de Sa Dormition, Son corps gît sur le lit de mort, mais son âme se réjouit déjà dans les bras de notre Seigneur Jésus Christ, c’est elle qui a ainsi transformé la mort chrétienne en rencontre, en porte. Pour nous chrétiens, il n’y a pas de mort, il y a une porte qui ouvre vers les horizons infinis de l’éternité.
Sur cette terre, on est invité à suivre le Christ avec simplicité, humblement, avec effacement de soi, dans un esprit d’abnégation et de sacrifice de soi, et c’est la Mère de Dieu qui est en cela notre exemple.
Mais pourquoi cette fête est-elle si grandiose à tel point qu’on l’appelle parfois « la Pâques d’été » ? La Mère de Dieu n’est pas Dieu, mais elle est déifiée par-dessus de tout, car dans son sein elle a contenu toute la plénitude de la divinité, qui est le Logos, le Christ, Dieu Lui-même. Après le Seigneur (dans Sa nature humaine), elle est les prémices de la nouvelle Création, cependant elle est réellement l’un de nous. Elle a été conçue d’une façon naturelle par ses parents, comme chacun de nous, mais elle est « Theotokos », la « Mère de Dieu ». Le mystère de la Sainte Vierge, totalement entrelacé avec l’Incarnation de Dieu le Verbe, constitue le « grand mystère de la piété » (cf. 1 Timothée 3 :16), et est englobé dans ce nom de « Theotokos » ce que veut dire « Celle qui a donné naissance à Dieu ». On prononce cette appellation très fréquemment et très facilement, mais pourtant elle est très significative, très importante. Il y a eu de nombreux débats et combats aux premiers siècles autour cette appellation. La Vierge Marie est comme nous, mais elle est devenue véritablement la Mère de Dieu. Par Son humilité, par son « Oui », elle a amené le Dieu du Ciel sur la terre et Il est devenu homme grâce à elle.
La conception de la Mère de Dieu dans le sein de Sa mère Anne est, comme nous venons de le dire, naturelle, mais c’est pourtant unique car cette conception est le fruit d’années de prière intense, d’attente, de patience, de souffrance, de larmes de ses parents. (On connait tous l’histoire des Saints Joachim et Anne qui, contre toute espérance, ont continué de prier Dieu de leur donner un enfant.) La Mère de Dieu n’est pas née de la volonté d’homme ni par la passion de la chair, mais par la volonté et le don de Dieu, un don au-delà de tout espoir. Par cette foi inébranlable, cette persévérance, les Saints Joachim et Anne sont devenus dignes d’être les grands-parents de Dieu. Elle est non seulement la récompense des prières de Ses parents, mais elle est aussi la récompense de toutes les larmes et les souffrances des Justes de l’Ancien Testament. En fait, toute l’histoire de l’Ancien Testament est subordonnée à la préparation et la préservation de cette Semence Sainte, qui a été prophétisée dès le début du monde et qui a abouti en la Mère de Dieu qui enfante le Messie, notre Dieu.
Par le « fiat ! » de la Mère de Dieu, par son « Oui ! » elle a dit « Oui ! » à notre salut, à notre rédemption. La Mère de Dieu est devenue, en conséquence, après le Christ, la plus terrible des ennemis de l’ennemi invisible de l’humanité qui nous fait la guerre. Elle est la plus terrible puissance contre la puissance adverse, car elle a enfanté Celui qui écrasera définitivement la tête du serpent (Genèse 3 : 14-15), c’est elle qui lui fera perdre tout son butin. Elle va dérober de l’ennemi tant d’âmes pour le Ciel, car c’est la Mère de Dieu qui a ouvert la porte du Ciel.
En conséquence, elle est notre plus puissante aide dans nos combats spirituels. Quand on est attaquée, par exemple, par des mauvaises pensées ou par d’autre chose, on crie vers elle. Si on l’appelle avec une confiance totale, elle est tout de suite là pour nous protéger et nous aider.
C’est pour cela que dans nos chants on appelle la Mère de Dieu « le Chef des armées ». Tournons-nous vers la Mère de Dieu avec tout notre cœur, et nous verrons son prompt secours et sa protection palpable et invincible.
Gloire à Dieu Qui nous a donné un tel Chef d’armée, gloire à Celui qui nous a donné une telle Mère, un tel exemple à suivre. Et toute notre gratitude à la Mère de Dieu, à qui nous devons notre salut même !
Mère Émiliani
Mère Émiliani est l’Abbesse du monastère Notre-Dame-de-Toute-Protection à Bussy-en-Othe (Yonne). Elle propose de nombreuses conférences et discussions aux pèlerins qui visitent le monastère, ainsi que des conférences en ligne à intervalles réguliers, sur des extraits de l’Evangile et de nombreux thèmes spirituels.
Elle a prononcé cette parole pour la fête de la Dormition le 28 Août 2022.
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